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Daniel Martet (Par Philippe Giraud)
janvier 2018

Daniel est décédé subitement le mardi 30 janvier 2018 au matin. Pour moi, cet ami, toujours jeune, plein de joie, d’amour de la vie, de choses à entreprendre ne pouvait pas avoir l’âge qu’il avait c’est à dire 85 ans. Daniel est arrivé au Groupe Bossard en 1974, à Bellini, attiré par Jean Bossard et son activité dans la communication où exerçaient de grands noms comme Michel Bongrand ou Jean-Pierre Coffe. Il apportait avec lui sa grande connaissance de la promotion dans l’industrie pharmaceutique où Bossard Consultants et ses dirigeants dont Fourtou et Auzimour s’étaient « épanouis ». Ainsi, il apporta à notre vision de consultant, un peu technocrate, un zest de créativité, de poésie, d’humour et d’art que ses agences Francee1 ou Boz et ses journaux Impact m édecin et info santé , prodiguaient.

Fin 70 quand Fasa reprit la majorité du Groupe Bossard Daniel fut immédiatement coopté comme Sénior Partenaire. Son esprit inventif submergea un peu le conseil de cette société car il n’y avait pas une réunion sans qu’il n’apporte un projet nouveau avec une espérance d’immenses progrès et de gains fabuleux. Par exemple je pourrais citer une société qui éditait des blocs d’ordonnance pour les médecins, ou le projet d’un logiciel d’intelligence artificielle pour aider les médecins dans leur diagnostic. C’était enfin un homme qui nous sortait de notre B A BA quotidien !
 

J’ai commencé à bien connaitre Daniel quand nous avons couché ensemble un soir d’hiver 1977. Les partenaires de FASA étaient en séminaire dans le petit château de Saint Cyr en Arthies et nous avions organisé un petit bridge pour finir la soirée. Daniel étant arrivé en retard, s’était directement inséré dans la table de jeu et quand vers deux heures du matin nous sommes allés nous coucher, il s’est aperçu qu’il n’avait pas la clé de sa chambre et qu’aucun lit ne pouvait l’accueillir. Je lui ai donc proposé de partager ma couche et nous rêvâmes, ainsi ensemble, durant une très courte nuit, au futur du cabinet.

Pensant à Daniel, je ne peux que vous raconter un moment de notre vie de potache bossardien. Serge Kampf nous avait invités tous les deux à la grande réunion des directeurs de Capgemini qui avait lieu à la fête de la bière à Munich. Voulant tous les deux acheter, en duty-free, du parfum pour nos compagnes, nous nous sommes retrouvés ensemble à discuter avec une vendeuse qui nous arrosait de ses différents parfums pour nous aider dans notre choix. Notre embarquement très odorisé fut accompagné du cri unanime des passagers informaticiens : « les deux cocottes au fond de l’appareil  svp ! ». Je n’oublierai jamais non plus, le mariage de Daniel et de Marie, courant l’été 1990, aux Saintes Maries-dela-Mer. Les 300 invités se retrouvèrent habillés en noir et blanc, au milieu des taureaux dans un décor reconstituant un mas camarguais bâti avec des draps blanc et décoré avec les meubles de la propriété de Daniel, dont un pauvre piano qui s’y est enrhumé. Nous avons ainsi pu voir combien ce couple qui rayonnait de joie aimait ce pays et comprendre pourquoi ils avaient prévu d’y prendre leur retraite.  

 Le personnage Daniel était apprécié de tous et ne laissait pas indifférent. Sa joie, son dynamisme, son élégance raffinée, sa douce voix, son intelligence, nous charmaient tous. Dans le travail, on appréciait la finesse de ses analyses, la gentillesse et l’humanité de ses propos, sa créativité, sa générosité et son opiniâtreté. J’ai rarement vu un « patron » aussi apprécié de ses employés.

Il n’aimait pas voir les gens malheureux autour de lui et prenait beaucoup de temps à essayer de les aider et à les soutenir moralement.
 Daniel aimait ce qui était beau et confortable, mais gardait cependant une certaine sobriété. Son bureau dans les locaux modernes de Bossard était remarquable par sa vieille table de travail en bois et son confortable canapé en cuir bleu. Il ne cherchait pas le luxe mais la qualité et voulait toujours rester au niveau de ses interlocuteurs. Il savait être gardian chez les gardians, patron chez les patrons et conseil chez les consultants.

 Il s’installa donc pour sa retraite avec Marie dans un mas qu’il fit construire près du village des Saintes Maries et bien sûr, il y installa un atelier de peinture pour y assouvir sa passion.

Lors d’une toute première exposition qu’il fit à Paris, j’ai acheté un de ses premiers tableaux qui représentait un homme qui portait le monde. Depuis son côté inventif l’avait amené à se remettre souvent en cause et à changer de style. Il aimait d’ailleurs me montrer ses évolutions quand j’allais le voir en Camargue.
 Comme j’avais de la place, j’ai scanné à droite le petit mot que Daniel, comme d’habitude, m’a envoyé, seulement six jours avant son décès, sur un sticker accompagnant son chèque pour payer à l’Alumni sa cotisation 2018. Il n’y a que lui qui savait  distiller autant de gentillesse en si peu de mots. Daniel, tu es parti un peu trop vite et l’Alumni est triste d’avoir perdu un de ses fidèles et joyeux compagnon.
 Le Bossard Alumni Club présente à son épouse Marie, ses enfants, ses petits-enfants et son arrière-petite fille ses plus sincères condoléances.
 


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