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Alphabet Bossard Consultants
mars 2005

Alphabet Bossard Consultants
 

Alphabet Bossard Consultants

 

Alumni

Le Bossard Alumni Club a été créé en 1996 sous la présidence de Jean-René Fourtou et la présidence d’honneur de Jean Bossard. Il rassemble aujourd’hui plus de onze cents membres qui ont fait acte de candidature, sur les 2500 anciens que nous avions répertoriés.

Alumni vient du latin Alumnus, a, um. C’est un adjectif qui veut dire, au sens actif, nourricier, et dans un sens passif, nourrisson et enfant, mais aussi élève et disciple ! Quand on sait que Alumnus Platonis signifie Elève de Platon, ne devrait-on pas dire Alumnus Bossardis ? Mais restons au 21ème siècle avec notre Bossard Alumni Club

Bidet

A la fin du sciècle dernier une société digne de ce nom se devait d'avoir un logo.L'OBM, pour être tendance, en condia la création à ses ingénieurs et à son bureau de dessin. Pour traduire dans un graphisme le O, le B et paraît-il le M, ils inventèrent un symbole qui fut vite assimilé, en réalité, à un bidet avec au milieu deux trous semi-ronds. Tout le monde par la sutie l'appela le bidet à deux places. Il fût même fabriqué des Pin's qui ont fleuri à la boutonnière des consultants pendant de nombreuses années

CI/H

Ce fameux rapport inventé par Emile Caussé et Jean-René Fourtou comportait, avec le taux d’activité, les deux éléments permettant de connaître la marge des activités avant frais généraux :


Marge = Honoraires nets ( 1- CI/H )
                                                                Tx

Il était entré dans les mœurs que le CI/H normal devait être 0,40 et donc toutes les propositions sortaient avec un tarif d’honoraires correspondant au CI/H prévisionnel de 0,40. Mais en fin de compte, si on prenait les jours non refacturés et les incidents divers, le résultat du cabinet, avant intéressement, n’arrivait pas à dépasser 4% du CA.

Notre actionnaire minoritaire nous ayant fait remarquer le faible résultat de notre activité, touchés dans notre amour propre, nous avons essayé de remonter nos tarifs, mais avec insuccès, freinés par cette habitude du 0,40, et la crainte de nouveaux tarifs trop élevés.

Alors dans le secret du bureau de JRF, les CI ont été augmentés de 3% artificiellement. Ainsi en fin d’année il a été annoncé, à la surprise générale, un résultat double de celui que tout le monde attendait.


 

Detoeuf

Auguste Detœuf, polytechnicien, obtient à Yves Bossard, menacé en 1943 d’un départ en Allemagne, son entrée aux engrenages Citroën. Cet homme très ouvert aux courants modernistes, à la question sociale et aux idées américaines donna, le premier, le goût de l’organisation à Yves Bossard. Il avait beaucoup d’humour et de bon sens, et par exemple il disait :  «  Ce n’est pas au pied du mur qu’on connaît un maçon c’est tout en haut ». Il dirigea la CEGOS et écrivit, en 1938, un livre que chaque consultant de Bossard se devait d’acheter : « Propos de O.L. Barenton Confiseur »

Ergastules

L’effectif augmentant, la tour Bossard à Bellini débordait de partout. Entassement à l’entre dalle dans le grand bureau paysager, suppression de nombreuses salles de réunion, pression sur le consultant pour qu’il soit chez le client, tous les moyens étaient bons, mais la place manquait. Nos spécialistes ont alors imaginé un mobilier de bureau tarabiscoté permettant de créer quatre postes de travail dans une salle initialement prévue pour deux.

Le test fut fait en grandeur nature, et ces quelques nouveaux lieux de labeur baptisés ergastules ( du nom du local de la Rome antique servant de prison aux esclaves condamnés à des travaux de force) connurent immédiatement une impopularité massive. A cette époque il parut même un journal dont le titre était «  le cri de l’ergastule »



Fasa

La société Fourtou Auzimour Société Anonyme a été créée pour prendre la majorité de Bossard Consultants et empêcher qu’un quelconque actionnaire ne puisse livrer la société à un prédateur en lui apportant ses actions. Elle aurait du s’appeler en fait Fourtou Auzimour Goury Pontal & Co car il y avait aussi 14 petits actionnaires qui avaient chacun entre 1 et 3% des actions. En 78-79 au moment de la reprise du groupe Bossard et au départ de JF Pontal, Dubreuil et Giraud sont rentrés comme associés et ont ainsi débuté l’ère des cooptations, pour les associés choisis parmi les partenaires et pour les partenaires sélectionnés parmi les consultants. En 1986, à la question comment entrer à Fasa ? il était répondu dans le livret d’accueil des consultants : « C’est très simple : il faut le vouloir et être accepté ». En 90, FASA voulant dire « merde » en finlandais, devant les hésitations des Siar boys d’acheter des actions de merde, cette société changea de nom pour s’appeler PIC (partenrship for international consulting). Le nombre d’actionnaires de PIC a presque atteint les 200.

Cette gestion et animation partenariale fut une des forces du Groupe Bossard. Elle est aujourd’hui imitée par plusieurs sociétés s’inspirant de l’école Bossardienne.



Gemini

Parler de Gemini Consulting c’est évoquer, vu du côté Bossard, trois aspect : Nécessité, Opportunité, Réalité.

Nécessité : des consultants nordiques critiquant leur maison mère trop franco française qui ne leur apportait que peu de chiffre d’affaires, l’obligation, vu la taille du groupe, d’être présent dans les grands marchés et d’avoir les moyens pour suivre ses clients internationaux, nous poussèrent à relancer notre recherche d’un partenaire aux Etats Unis.

Opportunité : Notre actionnaire minoritaire, refusant toute nouvelle augmentation de capital, nous laissa le choix entre deux possibilités : soit attendre que notre cashflow nous permette de racheter une firme aux Etats Unis, soit nous rapprocher de Gemini Consulting qui avait près de 1000 consultants de l’autre coté de l’Atlantique

Réalité : Le rapprochement entre Bossard et Gemini Consulting s’est très bien passé, et la nouvelle équipe ainsi constituée, a montré un nouveau dynamisme qui s’est concrétisé sur l’évolution du chiffre d’affaires et des résultats. Ultérieurement l’arrivée de E&Y a modifié le paysage, et là c’est une toute autre histoire


Hexagone

Le Groupe Bossard a hésité longtemps entre deux positionnements : Etre la première société pluridisciplinaire hexagonale, ou être un cabinet international de conseil en management. Jusqu’en 1990, les activités de conseil se voulaient elles-mêmes pluridisciplinaires avec la stratégie, le social, l’organisation et le management des cols blancs et la productivité des cols bleus. A cette panoplie, il fallait ajouter le recrutement, l’out-placement, la communication, la promotion, les relations publiques, la publicité, la communication institutionnelle, le sondage d’opinion, l’informatique, la cession-acquisition, sans parler de l’ingénierie, de l’édition, de l’impression d’ordonnance médicale, de la production d’émission TV etc. Les tentatives pour sortir de l’hexagone étaient timides : implantations dans les pays vinicoles comme l’Espagne et l’Italie, quelques allers retours aux Etats Unis, création d’une Association des Conseils Européens, et bien sûr quelques contrats exportés en Afrique, en Algérie ou en Iran.

L’arrivée du cabinet suédois SIAR amena le Groupe à reconsidérer sa stratégie et à se spécialiser dans le conseil sur un plan international.



Intéressement

 

Pour sécuriser l’économie d’une société de conseil, il est bon de faire varier les charges en fonction des recettes. Comme plus des deux tiers de ces charges sont représentés par des salaires, l’idéal serait de mettre en place une rémunération totalement variable, ce qui est en fait légalement impossible et difficile à vivre pour les consultants. Une solution intermédiaire est donc l’instauration d’un intéressement. A partir de 1972, on a mis en place chez Bossard un intéressement pour tous les consultants qui avaient plus de trois années d’ancienneté. Comme une des règles était que le montant total de l’intéressement ne devait pas dépasser 40% du résultat de l’exercice annuel, ces bonus ne pouvaient être distribués que selon le bon vouloir des services comptables qui ne sortaient les chiffres qu’à la fin du premier trimestre de l’année suivante. Le Groupe vivait donc deux périodes difficiles chaque année : la période d’évaluation et de fixation du nouveau salaire, et la période de l’annonce du montant des intéressements. Cela se traduisait par un suivi du taux d’activité qui prenait deux fois par an du plomb dans l’aile.



Jaurès

Le restaurant Le Jaurès (et son bar) était devenu le second bureau du Groupe Bossard. Situé au rez-de-chaussée du 10 rue Jean-Jaurès à Puteaux, il voyait les premiers bossardiens arriver prendre leur café dès 7 heures 30, et les derniers prendre une bière pour sa fermeture. La salle de restaurant était comme la nourriture sans goût et sans saveur, mais comme il avait été négocié des conditions avantageuses de paiement, c’était devenu un peu la cantine de la tour Bossard. Ainsi quand Marie-Jo n’arrivait pas à joindre un consultant qu’elle avait vu passer dans la journée, elle le faisait demander au Jaurès.

A l’annonce du départ de Bossard vers Issy-les-Moulineaux, le patron du Jaurès s’est empressé de vendre son palace. Son successeur a fait faillite dans l’année. Le repreneur n’a pas non plus tenu très longtemps. Si jamais un jour vous passez par-là, allez dire bonjour à la nouvelle propriétaire, qui était serveuse pendant la période Bossard. Elle pleure toujours notre départ. Elle regrette l’ambiance que nous mettions mais surtout le volume d’activité que nous lui apportions qui, d’après les chiffres qu’elle a dans ses archives, représentait plus de 85% de son chiffre d’affaires.


Kilomètres

Les premières séances de formation s’appelaient les 1000 Km et étaient données à chaque consultant qui réussissait sa période d’essai de six mois. Il est vrai que c’était à l’époque où il fallait rôder une voiture (50 Km/h pour une 2ch) durant les 1000 premiers kilomètres, et que l’on était heureux d’arriver à la fin de ce purgatoire pour appuyer sur le champignon. Pour ne pas perdre quelques heures de facturation, ces séances débutaient dans la soirée du vendredi (séance de travail, dîner, séance de travail), et se prolongeaient le samedi. Ensuite, comme on le disait à l’époque, la formation s’effectuant avant tout sur les contrats, avec l’encadrement, le consultant n’était plus contraint à ce genre de formalités.

Dès le début des années 80, on instaura une réelle formation continue au métier de consultant. Ce programme était constitué de séminaires appelés SAM (séminaires d’apprentissage au métier). Au nombre de quatre pour les deux premières années, ils étaient organisés dans de petits châteaux des environs de Paris, durant deux à trois jours (dont le samedi au début). Les longues soirées étaient très animées et ces promotions de consultants faisaient réellement corps par la suite.



Loichot

C’est Jean Bossard qui rencontra en premier Marcel Loichot. Quand celui-ci lui dit qu’il cherchait un jeune ingénieur pour en faire un organisateur, Jean lui répondit que cela lui était difficile, étant marié ( voir ci-après ), mais qu’il en parlerait à son frère.

Quand Yves rencontra Loichot, ce fut le coup de foudre. Cet X élève de Vidal, lui-même élève de Paul Planus, fondateur du petit cabinet qui porte son nom, créa et devint le patron de la Sema (1200 consultants en 1970), fut l’inventeur d’une théorie économique (le pan capitalisme) fut l’inspirateur du général de Gaulle sur la participation et l’aida même dans la rédaction de nombreux discours.

Yves reprenait souvent des phrases de Marcel Loichot comme : « Quand on fait des hommes, on fait des ambitions », ou comme : « Les capacités d’un homme sont exactement à la hauteur de son imagination »

Yves entra donc, en 1949, dans ce cabinet qui comptabilisa alors le chiffre énorme de 3 consultants. Trois ans après, ayant lui-même besoin d’un jeune sur contrat, il recrutait Georges Goury.



Mariage

Le mariage dans les années 60 et 70, n’était pas très apprécié par les directeurs célibataires de l’époque qui aimaient dire : « le mariage est incompatible avec le métier de consultant ».

Un jour deux jeunes consultants qui avaient été sermonnés quelques années auparavant pour s’être présentés (séparément) devant monsieur le Maire, rencontrent leur ancien directeur, nouveau jeune marié, dans les couloirs de Bellini. En cœur, ils lui dirent :  « Bonjour monsieur, toujours dans le conseil…… » Il n’en divorça pas pour autant.



Nantes

Nantes fut, dans la folle extension territoriale de Bossard, le bureau décentralisé qui a eu la plus courte existence (moins d’un an). Parmi les autres bureaux hexagonaux, nous pouvons citer Grenoble, Strasbourg, Marseille, Lille et Lyon.

 

OBM

L’Organisation Bossard et Michel résulte de la fusion en 1962, de l’Organisation Pierre Michel, et de l’Organisation Yves Bossard. En 1970, les sociétés du Groupe OBM étaient : l’OBM, Orga Chantiers, Orga Chantier Ingénierie, Alpha-Informatique, Gamma, Le Département de Psychologie Industrielle, La Sopea (avec la participation de la Compagnie Générale des Eaux), la société de communication Bossard Bauer et Associés, l’Institut Belge d’Organisation et Méthodes et enfin l’OBM Espagne.

En 1972, année de l’emménagement à la Défense, une nouvelle société, la SCIC (Société centrale d’Ingénieurs Conseils) fut créée, regroupant tous les consultants, qui purent ainsi bénéficier de la participation. De plus, avec le développement de Bossard Institut et de ID Conseil, la notion d’un Groupe Bossard, chapeautant toutes les activités de conseil, apparut.

En 1976, quand Jean et Yves décidèrent de rassembler leurs activités, ils baptisèrent leur nouvelle entité Groupe Bossard, et le conseil après de nombreuses réunions de travail (les samedis matin) se dénomma Bossard Consultants. Ainsi un fidèle collaborateur, en trente ans de maison, a pu avoir près d’une dizaine d’employeurs.



Présents-présents

La méthode dite des « Présents-Présents » a longtemps sévi pour réguler les augmentations de salaire. Elle partait du principe que l’évolution des salaires moyens des consultants devait être identique à celle des honoraires. Donc si pas d’augmentation des honoraires pas d’augmentation des salaires moyens. Mais dans ce cas, si des consultants à salaire élevé avaient quitté le cabinet, et si de jeunes consultants à faible salaire avaient été recrutés, une augmentation devenait possible pour les consultants qui avaient plus d’un an d’ancienneté, appelés les présents présents. Le calcul de l’enveloppe des augmentations possibles était donné chaque année début novembre aux responsables d’activité. Les réunions de synthèse, qui s’ensuivaient pour les augmentations, étaient souvent orageuses.


QQOQC

A la question classique sur la définition du métier de consultant, il pourrait être répondu : C’est celui ou celle qui s’attache à comprendre le pourquoi des choses en posant les questions suivantes: « Quoi, Quand, Où, Qui, Combien ? » et surtout en n’ayant pas peur d’approfondir les réponses.

Un jour, un consultant entra par hasard dans un bureau où trois femmes assez âgées regorgeaient de travail et croulaient sous des tonnes d’archives. Engageant la conversation, celles-ci se sont plaintes tout de suite de leur charge de travail et souhaitaient une assistante supplémentaire. Mais que faites vous ? « nous calculons chaque mois les marges des produits réceptionnés en magasin » Mais depuis quand faîtes vous ce travail ? « Nous ne savons pas car c’était nos prédécesseurs ». Cela fait beaucoup de travail ? « Oui et de plus en plus car le nombre de magasins a décuplé en huit ans » Mais à qui adressez-vous ce document ?  « Au Directeur Général»

Dernier mot magique qui ne pouvait que clore l’entretien.

L’histoire vraie est que 40 ans auparavant, le prédécesseur du prédécesseur de ce DG avait eu besoin un jour d’une statistique et avait fait un caca nerveux parce que son directeur administratif avait mis deux mois à lui sortir. Pour éviter une nouvelle crise ce dernier avait chargé une de ses employée de tenir à jour ces données. Le temps aidant, la charge s’accroissant, ce service oublié employait trois personnes débordées qui éditaient un document qui partait instantanément dans la poubelle de la secrétaire du DG.


Rhennman

Le Docteur Eric Rhenman créa en 1965 en Suède le cabinet SIAR. En 1973, il réorganisa sa société pour la réorienter vers le conseil en stratégie. Avec ses implantations à Stockolm, Helsinki, Boston, Londres, Madrid, Tokyo, Hambourg, Milan, Paris, etc, il avait atteint plus d’une centaine de consultants en 1990. Le rêve d’Eric était de devenir leader en Europe, de s’associer ensuite avec un grand américain, et de rivaliser ainsi avec Mckinsey.

Il réalisa la première étape de son plan en s’associant avec Bossard Consultants. Il prépara Bossard au saut international, par exemple en formant JPA à l’anglais et ensuite en imposant cette langue (toujours entre les dents pour le th) dans toutes les réunions internes. Mais il mourut subitement en 1993 et ne put nous aider à franchir sa deuxième étape



Sociodynamique

La sociodynamique est une discipline née en 1970 sous l’impulsion de Jean-Christian Fauvet au sein de Bossard Consultants. Sa pratique, contribue de manière déterminante à la compréhension des situations, à la conduite de l’action, à une re-conception de l’organisation, bref à l’efficacité du management. Son principe est fondé principalement sur le respect des hommes et la mobilisation des énergies, comme le souligne JR Fourtou dans sa préface au dernier ouvrage de JC Fauvet, L’élan sociodynamique. Parmi les apports incontournables de la Sociodynamique, comment ne pas citer entres autres : La carte des partenaires (et notamment ses B1), la stratégie des alliés et la stratégie du jeu de GÔ.



Taylor

Frédéric Winslow Taylor (1856-1915) est l’ancêtre de tous les consultants. Il a été le premier à introduire l’organisation comme spécialité dans le complexe des fonctions industrielles. Il est à l’origine de l’étude des temps dans l’industrie et de la direction scientifique des usines.

1895 – Salaires aux pièces

1903 – Organisation des ateliers

1911 – Principes d’organisation scientifique des usines



Usurpateur

Etant donné les 2500 anciens salariés du Groupe, et certaines années les 1200 candidatures aboutissant à plus d’une centaine de recrutements, tous les diplômes annoncés dans les CV n’ont pas toujours été vérifiés. Certains usurpateurs sont vraisemblablement passés entre les mailles du filet. Les anciens vous diront qu’un consultant devenu directeur avait lancé une activité sur l’organisation comptable qui compta (sans jeu de mots) jusqu’à 20 consultants. Il se disait expert comptable et bien sûr, sa carte de visite mettait en valeur son diplôme.

Mais, un jour, un client suspicieux, lui-même expert comptable, voulut vérifier l’expertise de son consultant. Ne trouvant pas de trace de ce diplôme, lors d’une réunion de travail avec toute l’équipe de Bossard, il lui demanda de s’expliquer. Devant sa gêne qui se propagea comme une traînée de poudre dans l’ensemble du cabinet, il négocia très vite son départ.

Il n’avait pas eu la présence d’esprit de Jean-Pierre Marielle qui disait dans un film : « mais non je ne vous ai jamais dit que j’étais expert comptable, je vous ai seulement dit que j’étais expert en comptabilité »


Visite Médicale

Pendant une période, tous les visiteurs médicaux de France et de Navarre, (sans oublier l’Espagne et l’Italie) maudissaient Bossard. Il est vrai que des consultants bien intentionnés avaient voulu organiser la visite médicale, mettre en fichier tout le corps médical, et suivre jour après jour le travail des visiteurs, hommes et femmes, qui auparavant se promenaient dans la nature en toute liberté.

Pour la petite histoire, il était de tradition, chez Clin-Byla, que l’on donne comme premier travail au jeune stagiaire la mise en place du suivi des frais des visiteurs médicaux, sujet sensible en soi mais dans un climat qui alla en se dégradant au passage successif des nombreux stagiaires. L’ingénieur en chef Bossard de l’époque ne voulant regarder le projet qu’à sa vingtième version, le nombre de projets d’imprimés élaborés, négociés avec l’imprimeur est colossal. Votre rédacteur eut enfin l’honneur de discuter de son projet avec son En-Chef. Après cette présentation, ce dernier prit le document, ouvrit une armoire et le plaça sur une pile en lançant ce chiffre démoralisant au pauvre stagiaire « ça fait 14 ».



WC

Tout le monde s’est toujours demandé pourquoi les toilettes de la tour Bossard à Bellini avaient une couleur indéfinissable qui, avec le temps, ne vieillissait pas.

Sous le sceau du secret voici la vérité : le consultant en charge de ce projet, voulant satisfaire tous les hauts responsables, fit choisir à chacun sa couleur. Il les mélangea ensuite ensemble ce qui donna un ton imitant parfaitement la teinte du caca d’oie. Après éclaircissement avec du blanc, vous retrouvez enfin cette chaleureuse ambiance que nous avions aux toilettes.



X comme Polytechnique

Avoir un patron créateur centralien, un directeur général Sciences Po, et promouvoir en permanence les X, cela en a surpris plus d’un. Certains même, non X, ont prétendu quitter Bossard car leur formation les empêchait d’y faire carrière. Cet amour pour la gente polytechnicienne transparaissait même dans la presse comme par exemple l’étudiant en 1986 : « les polytechniciens bénéficient d’une cote d’amour telle que la firme prend en charge les frais de la pantoufle »

Pour la petite histoire, lors d’un déjeuner entre un X, un Agro, et le responsable du recrutement, l’X demanda que l’on arrête de recruter des agriculteurs. L’Agro illico exigea que l’on stoppe l’embauche de militaires.


Yves Bossard

Yves et Jean Bossard naquirent le 20 avril 1921. Yves fit Centrale et Jean, Polytechnique. Après un passage chez Marcel Loichot, et une année de transition à la CGO, Yves fonda en 1956 son cabinet l’OYB (Organisation Yves Bossard). En 1962, il se rapprocha de Pierre Michel (X31) qui avait créé son cabinet en 1946 et fonda l’OBM (Organisation Bossard et Michel). De 50 consultants en 63, 80 en 66 l’OBM atteint 250 consultants en 1971.

D’une intelligence pénétrante, charmeur et irritant à la fois, humaniste profond, et pourtant controversé, aventurier et bâtisseur il fut avant tout un formateur attentif aux talents en puissance, exigeant pour tous comme il l’était pour lui-même.

Plus ingénieur conseil que Président de société, il ne vit pas arriver en 1972, la fronde d’une dizaine de ses proches collaborateurs, ce qui avec la récession économique entraîna la déroute du cabinet. L’arrivée de Cap Gemini, la création de FASA bouleversa l’actionnariat et Yves céda toutes ses actions en 1978. Il resta cependant toujours aux cotés de son ancien jeune poulain, Jean-René Fourtou, avec qui il aimait discuter et, comme c’était dans sa nature, il ne fut jamais pour lui avare de conseils.

Yves Bossard mourut le 25 décembre 1985



Zygomatique

Ce muscle est hyper développé chez les consultants. Comme le disait Jean-René Fourtou, pour faire ce métier il faut savoir recevoir un uppercut dans l’estomac et continuer à sourire. Certains même s’étaient entraînés à rire en dépassant les 110 décibels ( qui est le seuil de la douleur). Ainsi, tout Issy savait quand Jean-Pierre Auzimour était dans les murs, car ses éclats de rire faisaient vibrer l’ensemble des cloisons.






Fait à Paris le 1 avril 2004

exactement 35 ans après son arrivée 10 rue Lyautey Philippe Giraud


Corrections effectuées à Meylan le 6 avril 2004 Jean-Pierre Auzimour

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